Le porteur de projet
Coordonnées de la structure :
CPAM du Doubs
2 rue Denis Papin
Besançon 25000
Type de structure :
Caisse primaire d’assurance maladie
Coordonnées du contact :
ROY Aurore
Qualité : Responsable services en santé et prévention
Téléphone professionnel : 03 81 47 52 43
Courriel professionnel : aurore.roy@assurance-maladie.fr
Contexte
L’origine
De récentes études montrent que si les femmes vivent plus longtemps que les hommes, elles se perçoivent généralement en moins bonne santé, déclarent plus de maladies et renoncent également plus souvent aux soins pour des raisons financières. De plus les femmes les plus défavorisées souffrent davantage d’obésité, de maladie cardio-vasculaires, participent moins aux dépistages et sont moins bien suivies lorsqu’elles sont enceintes.
le département du Doubs a un taux de recours au frottis parmi les plus faibles de France et voit son taux de recours à la mammographie diminué . Une étude approfondie sur la consommation de soins de plus de 130 000 femmes du département nous a permis d’identifier les principaux déterminants au non recours aux soins gynécologiques sur notre territoire et de réaliser une segmentation statistique par typologie des assurées non consommant afin de trouver des leviers d’actions.
La finalité
Construire un projet de « parcours attentionné auprès des femmes en situation de non recours aux soins gynécologiques » en collaboration avec différents partenaires. Ce parcours repose essentiellement sur un circuit d’accompagnement adapté au profil médical et social de chaque patiente et dont la finalité est d’inviter les femmes ciblées à réaliser une consultation gratuite de suivi gynécologique de prévention auprès d’un réseau de sages-femmes partenaires et du centre d’examen de santé du département pour in fine les inciter à participer aux dépistages des cancers féminins, réduire l’incidence des inégalités sociales sur l’accès aux soins gynécologiques et le cas échéant, en cas de pathologie détectée, de faciliter leur prise en charge médicale.
La description du projet
Ce projet vise à prévenir et à lutter contre les effets à moyen et long terme de la précarité et de la vulnérabilité sur la survenue de certaines pathologies et la dégradation de nos indicateurs de santé publique par un accompagnement attentionné des femmes ciblées. Il s’appuie sur une stratégie multicanale, une communication « inclusive » et des supports adaptés en FALC ; permettant ainsi d’apporter une réponse efficace aux problématiques d’accessibilité aux soins gynécologiques sur notre territoire.
Les acteurs
Ce projet a été co-construit en collaboration avec différents partenaires ( URPS Sages-femmes, représentants des Maison de santé pluridisciplinaires, ADAPEI du Doubs, CRCDC, CCAS de Besançon, CHRU) au sein d’un comité de pilotage présidé par la commission de l’action sanitaire et sociale ( représentants des usagers, président de la CPAM…)
Les axes prioritaires :
- Renforcer et préserver l’accès à la santé – y compris à la prévention – pour tous, notamment par une information adaptée aux personnes vulnérables (mineures, majeures protégées, en perte d’autonomie, souffrant de troubles psychiques, intellectuellement déficientes…), étrangères, placées sous main de justice… ;
- Sensibiliser les professionnels de santé au moyen d’actions de formation aux droits des usagers, intégrant ces derniers à la formation et à l’évaluation
La réalisation
La mise en œuvre
Mise en place d’un groupe projet en 2018 co-piloté par la CPAM et les représentants des Sages-Femmes. Plusieurs réunions de travail ont permis d’aboutir à la création du parcours attentionné, une stratégie de communication en FALC, des méthodes de contact et de relance, la formation des Sages-femmes, le contenu de la consultation et sa valorisation financière.
Projet initié en :
2018
Projet mis en œuvre en :
2019
Comment et combien ?
Fond National de Prévention : vacations des sages-femmes partenaires - 600 euros
Fonds Propres CPAM : Communication (Identité visuelle, impressions diverses, affranchissements, goodies…) - 2000 euros
Fond Actions sanitaires et Sociales : Forfait supplément à la consultation Sages-femmes ( 12 euros par consultantes) et prise en charges des transports de patientes si besoin - 3000 euros
La communication
Informations des Professionnels de santé du Doubs, informations en commissions paritaires des professionnels de santé, informations aux acteurs sociaux du département.
Envois de bons d’invitation et campagnes d’appels sortants auprès des femmes ciblées.
Et après
Les résultats
Accompagnement attentionné des femmes en renoncement en facilitant l’accès à des professionnels de santé du premier recours par une communication positive et inclusive. Cet accompagnement respecte le droit des patientes et améliore leur pouvoir d’agir par une prise en charge adaptée de leurs problématiques de santé.
Les évaluations qualitatives et quantitative de la démarche nous ont permis d’apprécier la satisfaction à la fois des femmes concernées et des professionnels de santé sollicités permettant ainsi sa généralisation rapide.
Evaluation et suivi
Suivi automatisé des consultations de sages-femmes à partir des envois échelonnés des invitations aux femmes ciblées. Évaluation qualitatives par appels sortants et questionnaires auprès des femmes et des sages-femmes. Objectif des 10% atteint (nombre de femmes en situation de renoncement ayant consulté une sages-femmes), généralisation du dispositif à tout le département engagé.
Quelques conseils et témoignages
Le renoncement aux soins pour des raisons socio-économiques reste trop élevé sur notre territoire et notamment le renoncement des femmes qui connaissent davantage une santé dégradée et un moindre accès aux soins lorsqu’elles sont en situation de précarité. L’enjeu est de lever les obstacles sociaux et économiques à l’accès au système de santé par le mise en place de solutions innovantes, souples et adaptables au niveau local, construites avec les acteurs du terrain…
Ainsi la mobilisation précoce des partenaires, le constat partagé face à l ’absence de suivi gynécologique des femmes en situation de précarité et le manque du visibilité sur les compétences des sages-femmes ont permis une mise en œuvre rapide du projet .